La plante qui comprenait ce qu’on lui disait
Il était une fois un garçon pauvre nommé Timéo. Un jour, alors qu’il était assis par terre en train de mendier, une vieille dame se pencha vers lui et lui donna une graine. «Tiens, c’est pour toi. Cette graine donnera une plante qui te permettra de manger à ta faim pour le restant de ta vie. Tu dois en prendre soin car elle est très spéciale: elle comprend ce qu’on lui dit!» Timéo regarda la dame, étonné. Celle-ci disparut sans donner plus d’explications.
Elle pousse de travers
Le soir, Timéo montra la graine à ses parents mais ceux-ci n’y firent pas attention. Timéo en fut vexé et retourna sa colère contre la graine: «Ne me déçois pas», lui dit-il en la recouvrant de terre. Dès le lendemain, une petite pousse apparut. Mais elle était fripée et jaunâtre; Timéo ne put s’empêcher de dire: «Oh, cette plante pousse vite, mais elle n’est pas belle.» Le soir, quand il revint, la plante avait continué à pousser, mais sa tige partait de travers! Timéo la fixa à un bâton. «C’est bizarre qu’elle pousse comme ça, elle doit avoir un problème», déclara-t-il. Le lendemain matin, la plante avait encore poussé mais cette fois-ci elle avait donné un fruit pourri. «Quelle horreur!» s’écria Timéo. «Cette plante est bonne à rien.» A peine avait-il dit ces mots qu’elle se dessécha, des racines jusqu’à la cime.
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De beaux fruits
Tout à coup, Timéo se rappela des paroles de la vieille dame: «Tu dois en prendre soin, car elle comprend ce qu’on lui dit.» Il réalisa alors que, par ses paroles, il avait tué cette plante miraculeuse! En pleurs, il s’excusa et commença à l’encourager: «Tu es merveilleuse. Je ne connais pas d’autre plante qui comprend ce qu’on lui dit! Et puis tu grandis si vite!» Au fur et à mesure qu’il parlait, la plante s’était mise à verdir, à se redresser, à grandir. A chaque compliment sincère qu’il lui adressait, elle produisait de nouveaux fruits. Timéo en resta bouche bée. Sa plante était devenue un arbre et elle lui avait enseigné que les encouragements valent mieux que les reproches.
Elise Duvergé
