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La fiole d’Assya la belle

© iStockphoto
Quand nous refusons de pardonner, c'est comme un mal qui nous ronge de l'intérieur. L'histoire d'Assya nous montre qu'il est bien mieux de choisir le pardon plutôt que la rancune. Dossier: Le pardon

Il y a longtemps vivait une jeune fille nommée Assya. Depuis la mort de ses parents, elle vivait seule. Avec ses grands yeux scintillants et ses boucles blondes, tout en elle respirait la douceur. Dans son village, on l’appelait Assya la belle. Pourtant, un matin, ses camarades remarquèrent que son teint était plus pâle que d’habitude. Ils lui demandèrent :
– Que t’arrive-t-il, Assya la belle? Tu parais malade.
– Malade, moi? Mais je me porte à merveille, répondit-elle.

Une fiole au drôle de pouvoir
Et elle rentra chez elle. Dans sa chambre, elle sortit de sa poche une petite clé avec laquelle elle ouvrit un placard, qui renfermait plusieurs fioles. L’une d’elle s’appelait «Rancune». Elle en remplit un verre et le but. Ce mélange était un peu amer, mais il sembla la soulager.
– Je ne lui pardonnerai jamais, murmura-t-elle, je lui en veux tellement.
Et elle se servit un autre verre. Puis, tombant de fatigue, elle s’endormit. Le lendemain, elle avait encore plus mauvaise mine. Ses amis n’osèrent pas le lui faire remarquer. Le soir, à peine rentrée chez elle, elle sortit à nouveau sa fiole «Rancune» et s’en servit un verre, puis deux, et trois.
– Comment a-t-il pu me faire ça? Je le déteste, se lamentait-elle.
Chaque soir, ce fut la même chose. Et chaque matin, son regard devenait un peu plus vide. Un jour, elle fut tellement faible qu’elle ne put aller à l’école. Ses amis s’en inquiétèrent et allèrent frapper chez elle ; mais ils ne reçurent aucune réponse. Finalement, ils réussirent à entrer et la trouvèrent par terre, en pleurs, sa fiole à la main.

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La rancune, comme un poison
– La rancune, s’exclama l’une des filles, c’était donc ça, j’ai aussi été atteinte de ce mal et j’ai été guérie par un remède! Je cours le chercher!
Quelques instants plus tard, elle revint avec un petit flacon sur lequel il était inscrit : «Pardon». Elle en mit quelques gouttes sur la langue d’Assya, qui cessa de pleurer.
– Assya la belle, lui chuchota alors son amie, ne connais-tu pas ce proverbe : La rancune, c’est comme un poison que l’on boit, en pensant que notre ennemi va en mourir? Débarrasse-toi vite de ce breuvage! Il ne t’aidera pas à résoudre ton problème. Au contraire, il t’empoisonne la vie.

Un remède nommé pardon
Assya hésita quelques instants, puis elle accepta. Dès lors, chaque jour, elle but un peu du remède «Pardon». Elle devait se forcer mais à chaque gorgée, elle sentait en elle une douceur et une chaleur qui, elle le savait, la guérissaient. Ainsi s’achève l’histoire d’Assya la belle qui, au fil du temps, devint encore plus rayonnante que jamais.  

Mini dico
Rancune: Mauvais sentiment qui dure face à une offense, frustration ou injustice

Elise Duvergé

Dossier: Pardon
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